Posts Tagged ‘bateau’

Trait de craie

6 Mai 2014

Amis dévoreurs de Bd ou esthètes dégustateurs de perle rare, ne vous engagez dans cette aventure si vous n’aimez pas les récits qui ne se finissent pas ou, pire pour certains, les récits qui laissent toute grande ouverte la porte de leur univers !

Car cet album est une étrange aventure sur une petite île qui apparaît tel un « trait de craie » perdu au milieu de l’océan. Pol y débarque avec son voilier après deux jours de tempête. Un phare désaffecté, une auberge épicerie, un autre bateau qui vient d’accoster tel est le monde qui s’offre aux yeux du plaisancier. La tenancière Sara, son fils énigmatique, des goélands morts ensanglantés peuplent, avec la nouvelle arrivante, Ana, cet ilot intriguant.

Avec un usage singulier des couleurs, quelques traits, quelques touches, les planches sont de véritables tableaux tout en finesse mais aussi à jamais envoûtants, énigmatiques, maintenant sans cesse le lecteur entre rêve et réalité. C’est beau, c’est frais et soudain, dur, oppressant, déconcertant. Sans cesse notre lecture bascule sans trop savoir ce qui se trame en ses relations exacerbées par ce lieu clos.

Bref, un récit réservé aux grands navigateurs de l’âme humaine qui acceptent d’être déboussolés et blackboulés dans leurs aventures d’explorateurs !

Trait de craie de Miguelanxo Prado chez Casterman, première édition en août 1993, 82 pages

Pour acheter ce tome sur Amazon, cliquez ici.

Le Dérisoire

14 juillet 2013

derisoire-cv.jpg

Pour la surprise, la fascination et le plaisir des yeux !

Olivier Supiot a su ici offrir une couleur et une lumière digne d’un Mattotti, à l’univers onirique d’Eric Omond où les métaphores de la vie et de la mort nous font naviguer entre féerie resplendissante et morbide implacable. Mise en page, cadrage, format de l’album capturent un univers fantastique où l’atmosphère de plomb et de rouille est palpable…

L’histoire est celle d’un capitaine au navire inachevé, hanté par les fantômes des marins qui sont morts, et dont l’univers va basculer avec la croisière qu’organise une femme étrange.

Le Dérisoire (D : Olivier Supiot ; S : Eric Omond), Glénat, Collection « Carrément BD », avril 2002, 56 pages

Pour acheter ce tome sur Amazon, cliquez ici.

derisoire-pl.jpg

Long John Silver (T.2 Neptune)

13 décembre 2008

long-john-silver-cv-t1 long-john-silver-cv-t2

Avec un scénariste comme Xavier Dorison (W.E.S.T., Troisième Testament, Sanctuaire) et un dessinateur comme Mathieu Lauffray (Prophet), il était difficile de ne pas feuilleter avec fébrilité les pages de Lady Vivian Hastings, le premier album de cette série qui a commencé en avril 2007… La densité des planches, la fine évocation de cette société délabrée de la fin du XVIII siècle, l’imaginaire flamboyant de la piraterie et des trésors enfouis de l’Amazonie : tout se concentrait pour faire du premier tome un album captivant, fascinant. Il en est de même pour ce deuxième tome.

Cette fois-ci c’est le huis clos du navire qui sert de catalyseur d’atmosphère. Sur les flots, les relations s’exacerbent, les pièges se déjouent ou se referment et l’approche des terres oblige à se défausser… Les planches de Mathieu Lauffray amplifie cet environnement en« surfant » extraordinairement sur les nuits et les décors marins !

R.L. Stevenson avec son « île au trésor » serait fier d’un tel hommage !

Long John Silver, T.2 Neptune (S : Xavier Dorison, Mathieu Lauffray ; D : Mathieu Lauffray) Dargaud, septembre 2008

Pour acheter ce tome sur Amazon, cliquez ici.

ljs203 ljs206 ljs2081

Le Grand Siècle (T.2)

21 octobre 2008

Avec ce deuxième tome, les mésaventures de Benoît prennent une envolée et une ampleur à la dimension des horizons marins que nous propose Simon Andriveau.

C’est en octobre 2006 que nous avions fait la connaissance de Benoît, un enfant qu’un paysan pauvre sauve d’un stupide massacre. Mais les soudards sont des mercenaires à la solde de Louis XIV, l’affaire dépasse donc hélas la protection de la communauté de gitans où les deux jeunes gens se cachaient… Nous les retrouvons donc prisonniers d’un vaisseau et de Moplai, l’étrange homme aux cicatrices.

La force des illustrations de Simon Andriveau prend ici plus d’assurance que dans le premier volume. Le récit sait jouer avec les romans d’aventures et lève le voile sur le sort des esclaves.

Un bel album d’une BD qu’aurait aimé signer Alexandre Dumas !

Le Grand Siècle (T2. « Benoît ») de Simon Andriveau, Declourt Collection « Histoire & Histoires », août 2008

Pour acheter ce tome sur Amazon, cliquez ici.